LES ANTONINIENS DE L'ATELIER D'ANTIOCHE SOUS LE REGNE DE PHILIPPE L'ARABE (244-249)

 

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ATELIER AUXILIAIRE CAMPAGNE CARPIQUE (247)


Il semble difficile de traiter sur ce site le sujet des antoniniens d'Antioche sans aborder le cas des antoniniens de Philippe II César et d'Otacilie au revers IOVI CONSERVAT et IVNO CONSERVAT, ceux-ci étant encore bien souvent attribués à l'atelier d'Antioche - le RIC ayant semé la confusion - ou à l'atelier de Rome comme c'est le cas dans le Sear III. Il me paraît donc utile ici de faire le point sur les connaissances concernant ces émissions.


Les types concernés
IVNO et IOVI CONSERVAT

Si le lien est évident entre les types IVNO CONSERVAT (Cohen 20, RIC 127) et IOVI CONSERVAT (Cohen 13, RIC 213), il l'est moins pour le type AETERNIT IMPER (Cohen 6, RIC 226) au nom de Philippe II Auguste - souvent attribué à une émission spéciale de l'atelier de Rome - qu'il faut néanmoins attribuer à ce même groupe. En effet, le style du buste et des lettres de la légende (voir l'excellente étude stylistique de Jyrki Muona ) est semblable à celui de IOVI CONSERVAT. Ces trois types plus les rares variantes à la légende longue IVNO CONSERVATRIX (Cohen 21, RIC 128) et IOVI CONSERVATORI (décrit par H. Cohen sous le numéro 13a, puis repris par le RIC sous le numéro 214) font donc partie d'une même émission, non attribuable stylistiquement à l'atelier de Rome.

Mais il est bien entendu difficilement imaginable qu'une émission de monnaies aussi importante en termes de volume ne puisse contenir aucun type au nom de Philippe l'Arabe, ce qui laisse penser qu'une monnaie courante de Philippe Ier attribuée habituellement à l'atelier de Rome proviendrait également de cet atelier. La question de l'attribution du type VICTORIA AVGG représentant la Victoire debout à gauche (Cohen 235, RIC 51) à un atelier différent de Rome a été soulevée pour la première fois par Samuel K. Eddy en 1967 ("The Minting of Antoniniani AD 238-249 and the Smyrna Hoard", New York, American Numismatic Society, Numismatic Notes & Monographs n° 156) qui proposait alors Viminacium comme atelier émetteur. Si cet atelier ne peut être retenu pour des considérations de style, il semble par contre que ce type puisse être associé aux monnaies précédemment citées. D'après Curtis Clay (Harlan J. Berk Ltd), cette hypothèse est supportée par le fait qu'aucune monnaie d'or ou de bronze - Sesterce, As ou Dupondius - ne présente exactement ce revers (les monnaie de bronze au revers VICTORIA AVGG représentent la Victoire marchant à gauche), et l'analyse stylistique de J. Muona semble également étayer cette hypothèse.


Datation et identification de l'atelier

La légende M IVL PHILIPPVS CAES ayant été utilisée entre mi-244 et mi-247, et la légende M OTACIL SEVERA AVG étant apparue à l'atelier de Rome début 247, le début de cette émission peut être daté sans risque de la première moitié de 247. De même, on peut dater l'arrêt de cette émission dans la deuxième moitié de 247, la légende longue de Philippe II Auguste IMP M IVL PHILIPPVS AVG n'ayant été utilisée que peu de temps à Rome vers mi-247, rapidement remplacée par la version courte IMP PHILIPPVS AVG. Même si un décalage dans l'utilisation des légendes est possible entre l'atelier de Rome et cet atelier extérieur, le nombre relativement limité de monnaies en circulation avec cette légende longue tend à confirmer l'arrêt de cette émission avant la fin de l'année 247. Il est à noter que la victoire de Philippe sur les Carpes sera célébrée à Rome par une rare émission spéciale au revers VICTORIA CARPICA (Cohen 238, RIC 66) datée elle aussi de 247.

La question de l'identification de l'atelier reste ouverte, et je ne prétends pas y apporter ici une réponse précise. Ce qui est certain est que ces monnaies n'ont pas été frappées par l'atelier de Rome ni d'Antioche, mais présentent néanmoins un certain nombre de caractéristiques communes avec l'atelier de Rome. D'après Curtis Clay, ces monnaies auraient été émises dans le cadre de la Campagne Carpique de 245-247 par un atelier auxiliaire de l'atelier de Rome. Dès lors, on peut imaginer soit un atelier itinérant suivant les déplacements des armées de Philippe pour subvenir à ses besoins en numéraire, soit l'implantation de cet atelier dans une ville de Province aujourd'hui non identifiée, située à proximité de la zone d'implantation des armées.



 

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